Passion des microphones

Quête sans fin et qui ne plaît pas au banquier !

L’idée reste cependant d’être raisonnable et d’en avoir une utilité certaine pour l’ensemble des prestations pros et projets persos.

Il y a des fabricants à travers le monde qui utilisent différentes technologies et toutes sortes de design, industrie que l’on peut facilement comparer à celle de la facture instrumentale. Il n’est pas intéressant ici de relater l’histoire de l’enregistrement ou d’aborder les champs d’application, et fonctionnements théoriques. Je souhaite vous faire part de mon ressenti quant à quelques marques et les points positifs observés. Je ne pourrai que vous parler de ce qui a été accessible pour moi, car il existe bien un marché « du luxe » ou « vintage » qui propulse les tarifs au-delà de 2000€ ou 3000€ pour un seul microphone…

La marque Royer est indissociable des micros dits à ruban. Je possède un R-122 mkII et 2 R-101. Ils me sont très utiles pour capter les cuivres. Ce sont des micros capables d’encaisser des niveaux sonores importants mais qui captent le côté feutré de l’instrument. On est loin d’un son nasillard. C’est une mise en avant du son d’un seul musicien, car je ne les utilise pas pour une captation d’ensemble ou lointaine. C’est efficace pour la proximité. Le R-122 est ultra polyvalent. Le R-101 est beaucoup plus coloré et met en avant la rondeur, les graves, de l’instrument.

Sûrement l’un des meilleurs et ce n’est pas pour rien qu’on le voit partout. Le C414 (ici B-XLII) de chez AKG est un incontournable pour sa polyvalence et son rendu unique. Microphone à condensateur, à directivités variables et à large membrane, il est performant pour capter le « grain ». Que ce soit pour la voix, les cordes, ou les bois, c’est un must-have.

Et vous ? Quel micro auriez-vous plébiscité lors de ce test ? Nous sommes en 2020 et je réalise cette expérience en laissant l’auditeur libre de son choix. C’est une vidéo destinée aux musiciens, trompettistes, et techniciens du son, qui aujourd’hui comptabilise plus de 5000 vues.

Je possède une paire de micros M300 de chez Microtech Gefell. Cette marque allemande est à découvrir. En fait, j’aimerais tout essayer chez eux car leur parc est très varié et inspire confiance. En couple, ils me sont utiles pour une prise stéréo, par exemple pour un chœur, mais individuellement ils font un super boulot pour les bois notamment. Je prends la liberté de les essayer dans différentes configurations et il me reste encore à explorer…

J’avoue que ce petit boitier est un outil assez fascinant. Oktava, pensé par les russes, met à disposition plusieurs capsules pour un même corps. On remarquera ici la capsule à large membrane, formant la version MK-102. C’est peu commun, car on monte généralement les petites capsules présentes ici et qui permettent d’alterner entre différentes directivités. J’opte pour l’option large membrane si un instrument me fait penser à la voix chantée, comme par exemple un violoncelle, et si un instrument possède un manche et une caisse de résonance comme la guitare acoustique. On entendra tout aussi bien les doigts glisser le long des frètes et le son chaud de la caisse.

L’important est de tester et de se laisser la possibilité de choix ! Comme ici avec le saxophoniste Philippe Lacrouzade pour lequel j’avais pré-sélectionné l’AKG C414, l’Oktava MK-102 et le couple stéréo Microtech Gefell M300. J’ai simplement écouté, seul, puis avec le musicien, et cela a été unanime : la prise stéréo avec les M300 était la meilleure. Le son du sax alto était homogène. Placé plus loin, le bruit des clés était moins présent, cela donnait également la possibilité de bouger sans risque de sortie d’axe. Cette prise s’adaptait à l’œuvre choisie, en musique contemporaine.

Il y aurait bien d’autres micros que je pourrais mettre à l’honneur. Seulement ces exemples vous donnent un aperçu de la façon dont j’appréhende la captation sonore. Il est vrai que je n’ai pas parlé de micro dynamique bien que le fameux RE20 d’Electro Voice m’accompagne pour la voix off, ou que le kit batterie DP7 de chez Audix me suit systématiquement en live. Ces derniers se retrouvent souvent sur scène mais font tout aussi bien le job en enregistrement.

Ci-dessus le micro dynamique D6 de chez Audix dédié à la grosse caisse

Un micro original ? Je peux vous présenter le DM-1B de chez Sontronics (UK). Conçu pour être placé devant une grosse caisse, il se caractérise par le fait qu’il soit à condensateur et non dynamique. Capable d’encaisser un certain volume sonore, il peut tout aussi bien être placé devant un ampli basse. J’ai pu l’expérimenter devant le pavillon d’un soubassophone ou même sur la voix. Je l’ai utilisé notamment pour des parties de voix rap, ou l’artiste se colle généralement à forte proximité du micro et où le texte se déclame de façon rythmique emprunte d’une certaine énergie. Il manque de corps, de chaleur c’est sûr dans cette application, mais on gagne en intelligibilité de la voix. Il donnera un effet live qui pourra plaire à certains.

Ici, j’ai installé un C414 en complément du DM-1B. Ainsi je peux avoir le choix et cette disposition pourra se rendre utile si l’artiste décide d’alterner entre une voix parlée et chantée.

Pour conclure, ci-dessous le DM-1B en plein action, que j’ai choisi pour la voix du rappeur Eenzel en feturing avec Get7 Brass Band. Le DM-1B est utilisé également pour le soubassophone, les micros Royer R-101 pour les trombones, le kit Audix pour les percussions, et le AKG C414 quant à lui est dédié au sax tenor.

Bonne écoute !